Percussions

 

Les instruments à percussion sont sans doute les premiers instruments de musique apparus dans l’histoire de l’humanité. On pense même que le tout premier objet destiné à être « percuté » fut la cage thoracique elle-même, associée ou non à ces cris ou des chants embryonnaires. Faites l’expérience et frappez-vous la poitrine, pas trop fort cependant, je ne voudrais pas avoir des lecteurs blessés sur la conscience ! vous constaterez que le son que vous émettez en même temps est rythmé par votre percussion, le thorax devenant de la sorte une caisse de résonance. 

Toutes les cultures de toutes les époques ont utilisé les percussions comme support aux chants et aux danses ou comme de véritables objets de culte. Dans certaines civilisations, ils sont le véritable moteur de la musique et sont associé à toutes ses manifestations quelles que soient leur destination. Les percussions peuvent être utilisées seules ou en véritables orchestres aux rythmes et aux sonorités très variés. En conséquence, la quantité d’instruments est énorme et d’une incomparable richesse (la musique africaine, par exemple ou les gamelans d’Indonésie).


Les Percussions de Strasbourg interprètent Ionisation de Varèse


Il est, évidemment hors de question de parcourir ne fût-ce que les instruments utilisés dans la musique occidentale. Leur nombre est énorme et leur utilisation est parfois anecdotique. De plus, tout objet frappé peut devenir, dans le cadre d’une musique, devenir un instrument à part entière. Il ne sera donc question ici que des instruments les plus courants au sein du grand orchestre classique.


Percussions dans l'orchestre


 


Un instrument à percussion se définit par le fait que l’émission sonore résulte de la frappe ou du grattage d’une membrane ou d’un matériau résonnant. On distingue plusieurs familles déterminées en fonction de la matière que l’on frappe ou que l’on gratte. On parlera de membranophones, d’idiophones et de cordophones. 


percussions ensemble


Les membranophones sont constitués des instruments munis d’une ou deux membranes tendues sur une caisse de résonance et mise en vibration par le musicien. Les idiophones, aussi nommés autophones, sont des instruments dont la matière elle-même produit le son lors d’un impact  transmis soit par un instrument extérieur, comme une baguette, par exemple, soit par une partie de lui-même. Ils sont sans doute les plus anciens instruments à percussions car, dans l’idée en tous cas, plus rudimentaires. Le terme « idiophone » renvoie au mot grec « idios » qui renvoie à la notion de « soi-même ». Enfin, la notion de cordophone est beaucoup plus délicate car elle est susceptible de représenter tous les instruments à cordes quand ils sont joués en frappant une corde qui est alors mise en vibration. Vous l’aurez compris, la frontière entre la famille des cordes et des percussions cordophones est floue et les organologues (spécialistes des instruments de musique), s’arrachent les chevaux en cherchant un classement plus efficace. Si on y incorpore le plus souvent les cordes frappées par des baguettes, il est évident que le piano, dont les marteaux frappent les cordes peut s’y intégrer facilement de même que les violons, la guitare et bien d’autres instruments encore.


 

Percussions membranophones


 

De plus, les compositeurs, eux-mêmes, ont parfois détourné l’usage des instruments pour en faire, surtout au XXème siècle, des sortes de percussions. Lorsque le rôle rythmique prime sur l’aspect mélodique, on est en droit de se poser la question de l’appartenance temporaire ou non d’un instrument à la famille des percussions. Et d’ailleurs, un orchestre entier peut devenir un grand instrument à percussion dans certains cas précis (Bartok, Stravinsky, Prokofiev, Reich, …). Le problème est très complexe, inextricable même.  

Mais avec courage et en m’exposant à d’éventuelles critiques des spécialistes, je consacrerai un texte à chacune de ces familles des percussions. Prochaine étape donc, la moins difficile,
les membranophones.