Massacres

L’actualité mondiale est particulièrement déprimante. Au regard des journaux télévisés, ce ne sont que malversations bancaires, bourses en chute libre, attentats, dictatures, hypocrisies en tous genres et…massacres.

N’étant pas animé par la fibre ethnique, je ne comprends pas le racisme et l’intolérance vis à vis de nos semblables humains. La récente situation du Kenya (pour ne pas citer d’autres exemples tout aussi atroces) me plonge dans la plus grande tristesse. Un des rares pays d’Afrique reconnu pour la réussite progressive de l’installation de la démocratique plonge dans une violence sans nom. Tout cela sous le regard passif du monde entier. Les Nation Unies tentent bien une concilliation des parties, mais ce n’est rien par rapport aux massacres qui se déroulent sur le terrain.

Les images nous parvenant du Kenya sont horribles, insoutenables. Elles m’amènent, une fois de plus à cette réflexion sur l’Homme et sur ce qui provoque de tels agissements. L’histoire de l’humanité est une succession de guerres, de massacres et d’élimination de races entières. Oui, le mot est lancé: le génocide semble faire partie intégrante de l’être humain. Mais pourquoi? J’avoue que je n’ai pas de réponse. Lorsque plusieurs ethnies se trouvent en concurrence pour un même territoire et de mêmes richesses, elles finissent par se battre. Elles sont alors animées d’une haine terrifiante. Viols, tortures, mutilations et autres actes tout aussi sordides se répètent inlassablement à travers le monde.

On a beau montrer en exemple les grands génocides de l’histoire et plaider pour que cela ne se reproduise plus, rien n’y fait! Comme si l’homme attendait la bonne occasion d’en découdre et d’humilier son voisin (finalement, peut-être l’assouvissement d’un fantasme). Je crois qu’un homme en vaut un autre et donc je m’insurge contre cet instinct non maîtrisé de d’exclusion et de la barbarie.

Théodore Monod, interviewé par Edmond Blattchen dans un "Nom de Dieu" de 1992 faisait cette remarque si juste: "Les animaux d’une même race ne se tuent pas entre eux, alors pourquoi l’homme le fait-il?" Y aurait-il chez nous une volonté de pouvoir telle qu’elle est prête à écarter les obstacles à tout prix? La question à laquelle je ne peux pas répondre se résume ainsi: si l’Homme est doué de cette intelligence et de ce raisonnement qu’on lui prête si souvent, comment se fait-il qu’il puisse infliger à ses semblables des atrocités qu’il ne voudrait pas vivre lui-même?

Peut-être me direz-vous que la détention du pouvoir fait partie des archétypes humains, sorte de moyen naturel de défense hérité des tribalité préhistoriques au même titre que la religion (responsable de la plupart des massacres de l’histoire) et l’appartenance à un clan. La différence est alors ennemie et il faut l’éliminer pour se préserver. Mécanismes d’auto-défense…?

Il serait tout de même temps que l’Homme évolue! Mon utopie serait un monde qui prenne en main les choses sérieuses: le bonheur de chacun, la liberté d’expression, l’éradication de la pauvreté et l’avenir de la planète. Je reste bien conscient que ces belles idées sont de la pure utopie. On peut rêver non?

le_cri_munch