Je n’ai pas la moindre intention moralisatrice. Ni dans le cadre de ce blog ni ailleurs. Je ne me suis jamais senti investi de quelque mission que ce soit pour porter un jugement sur le monde. Si j’évoque souvent les situations de toutes sortes qui caractérisent notre époque (il suffit d’écouter, de regarder ou de lire un journal!), c’est uniquement pour les rattacher à mes préoccupations humaines.
C’est vrai qu’il est facile d’observer le monde quand on a une certaine sécurité. L’expression "le cul dans le beurre" est tout à fait adéquate pour désigner ceux-qui, comme moi, ont la chance de pouvoir s’interresser à l’art et s’interroger sur les rapports de ce dernier avec l’homme. Il devient alors facile de tracer de grandes théories sur la tolérance et l’ouverture vers l’autre.
Je ne serais sans doute pas si loquace sur la question si je devais me demander tous les jours ce que ma fille va manger, commment nous allons nous réchauffer en hiver et si, chaque fois que je pars travailler (à condition d’avoir du travail), je ne vais pas prendre un coup de couteau dans le ventre.
La sécurité en question est effectivement un luxe aujourd’hui. …Et il faut bien se rendre compte qu’elle n’est jamais acquise. Tout peut basculer du jour au lendemain. C’est l’une des raisons qui m’amènent à profiter de cette chance pour réaliser mes aspirations profondes et me consacrer à mes passions.
Chercher à être conscient du monde dans lequel on vit ne consite pas nécéssairement, je crois, à renoncer à tout sous prétexte que d’autres n’ont rien. C’est simplement être lucide sur la nature humaine. Dans ce cas, l’art peut nous apporter les témoignages les plus variés et nous sensibiliser autant à la misère qu’au bonheur. La vie n’est-elle pas souvent un mélange des deux?