On pourrait en rire si ce n’était pas si dramatique. Les propos décidément d’un autre temps de Benoît XVI ne quittent plus l’actualité.
Quand il ne contribue pas à maintenir l’ambiguïté sur sa position face aux propos négationnistes des membres réhabilités de l’Eglise, quand il soutient que le viol est un acte moins grave que l’avortement ou quand il affirme que la contraception est inutile pour enrayer le Sida en Afrique et partout dans le monde, il perd aux yeux du monde tous les jours un peu plus de sa crédibilité.
Du moins c’est ce que nous croyons en Occident, dans nos sociétés qui sont devenues plus laïques que religieuses. Car on sait que la grande majorité des chrétiens est désormais en Amérique de Sud et en Afrique. On sait aussi que ces peuples sont malheureusement moins instruits que les populations de nos régions (le taux d’illettrés est tout simplement catastrophique). Ils sont aussi beaucoup plus pauvres, misérables même, que nous, donc très vulnérables aux maladies résultant de la malnutrition et d’une hygiène défaillante.
Ces éléments économiques et objectifs les exposent dès lors à adhérer aux religions et à les considérer comme une véritable bouée de sauvetage face à leur terrible existence. Les arguments du genre : « Vous vivez mal aujourd’hui, mais vous méritez la béatitude éternelle » sont distillés de manière sournoise par les évangélisateurs de toutes sortes. C’est dire le poids que peut avoir les propos du Pape sur ces populations. Lorsque sa « Sainteté » déclare en substance : « le problème du Sida ne peut être vaincu par la distribution de préservatifs, cela ne fait que l’aggraver », il nie l’évidence. Ce moyen est le seul aujourd’hui à protéger de cette maladie qui a fait en Afrique subsaharienne plus de vingt cinq millions de morts depuis 1980 !
Si cette maladie continue à se transmettre, c’est justement parce que l’Eglise refuse l’usage du préservatif ! Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation entreprises par les ONG et les associations gouvernementales, il est difficile d’aller contre la parole du Pape dans ces régions fortement influençables par le sacré. Le Pape met tout simplement en péril des années d’efforts pour lutter contre la maladie. Mais lui, il n’apporte que des mots de colère et de haine, d’intolérance et de culpabilisation… Est-ce bien là le rôle d’une autorité religieuse qui devrait prêcher pour le bien-être de tous et l’amour du prochain ?
Quand il affirme que la lutte contre le Sida passe par « un réveil spirituel et humain » ainsi que par « l’amitié pour les souffrants », on se croit en plein cauchemar. Non, ce n’est pas possible, on ne peut pas affirmer de telles choses. Au moins, quelqu’un ose montrer sa stupéfaction en Belgique. Laurette Onkelinx (qui n’est pas de ma famille, voir : http://jmomusique.skynetblogs.be/tag/1/Ministre ) a réagi tout de suite à ces propos criminels. Bravo ! Mais quel impact peut avoir la réaction d’une ministre belge si le reste du monde garde le silence ?
Non, décidément, il n’y a pas de quoi rire. On serait même en droit de penser qu’il s’agit là d’un crime contre l’humanité …
Pour terminer tout de même par un
sourire, certains blagueurs ont trouvé la réponse à l’incompréhension de l’Eglise face à l’efficacité du préservatif: « Elle l’a mis à l’index ! »
entièrement d’accord avec vos propos. Merci de les avoir exprimés de cette façon. C’est vrai qu’il n’y a vraiment pas de quoi rire!