Avec les beaux jours que nous avons vécus ces derniers temps, on en oublierait presque que l’hiver doit encore durer plus d’un mois.
Le soleil, c’est bien, mais la pollution, c’est une rengaine qu’on aimerait ne pas devoir entendre. Tous les journaux écrits, parlés ou télédiffusés évoquent l’état déplorable de l’air que nous respirons à grand renfort de documents et de témoignages. Certes le problème est de taille. La planète que nous habitons est malheureusement dans un triste état à cause de nous. Ce patrimoine inestimable que nous devons léguer aux générations futures semble de plus en plus compromis.
Pourtant, dans ce marasme généralisé, certaines voix s’élèvent. Les scientifiques organisent des congrès mondiaux pour établir pronostics et hypothèses de solutions. Les politiques suivent. Ils se regroupent à leur tour pour affirmer que la situation a assez duré. Tous sont prêts à agir…à condition que cela ne nuise pas à leur économie! Leurs motivations semblent parfois suspectes. L’Europe voudrait sortir du lot en établissant des règles de réduction drastique des émanations polluantes.
La situation est telle que ces derniers jours, le ministre wallon Benoit Lutgen a décidé d’outrepasser les recommandations modérées de la cellule scientifique d’observation CELINE en déclenchant dès jeudi dernier une pré-alerte censée entraîner des mesures salvatrices. La polémique à ce sujet n’a pas tardé puisque dès le lendemain, les médias diffusaient un avis scientifique émanant de CELINE beaucoup moins alarmiste. Le JT de la RTBF prétendait même que la pollution réduisait la durée de vie de l’homme avant de se rétracter en modérant ses propos face à des avis médicaux beaucoup plus nuancés.
Qui faut-il croire ? Les médias qui font des événements médiatiques avec tout ? Un ministre à l’attitude démagogique désirant montrer qu’il était le premier sur le coup ? Des scientifiques accusés de minimiser le danger de cette situation pour notre organisme ?
A force de jouer avec la peur de la population, les autorités finiront par perdre toute la crédibilité qui leur reste. On a d’ailleurs constaté que les avertissements de toutes parts n’ont rien changé au comportement des wallons et des bruxellois. Faire peur est une chose, conscientiser en est une autre. Le mot est lancé…il faut responsabiliser les gens en leur expliquant simplement, clairement et d’une seule voix les enjeux et les solutions. Bien sûr, la population ne peut pas tout et des enjeux industriels considérables sont dans la balance, mais il y aurait moyen de faire des efforts à notre niveau aussi.
Tout concorde pour faire avorter ce projet dans l’œuf. Le carburant de chauffage est de plus en plus cher. Ce sont donc les plus défavorisés qui polluent moins, mais ils ont froid ! Que font les autorités pour dissuader la fabrication et l’achat des nouveaux monstres des villes, j’ai nommé les 4X4 dont le marché est en pleine expansion ?
Comment convaincre les plus démunis de s’éclairer avec des ampoules électriques économiques quand elles sont à plus de 11 euros pour un équivalent 60 Watts ? Comment isoler sa maison ou faire installer des panneaux solaires hors de prix quand on n’a pas de quoi se chauffer ? J’en passe et des meilleures…
Il est grand temps que la politique écologique change et que nos responsables prennent conscience que la peur du lendemain ne conduit pas à une attitude constructive. Ce n’est pas en montrant à un fumeur les méfaits de la cigarette qu’il va subitement cesser de fumer. C’est en lui faisant prendre clairement et simplement conscience des enjeux pour lui, pour les autres avec un art didactique et psychologique bien adapté. Espérons que ce changement de mentalité ne tarde pas afin que nous puissions encore prendre du bon temps sous le soleil.